viernes, 5 de diciembre de 2014

Violence conjugale


Je ne peux décrire ma détresse
Dans ce monde de folie

J’ai l’impression que le sol se dérobe sous mes pieds.
Je n’arrive plus à comprendre le pourquoi de mes douleurs.

Mon amour n’est que souffrance
Sous une pluie de violence.

D’une contrariété à une indisposition
Je vois surgir une bête en furie

Une tornade, un démon qui dévaste tout.
Il ne règne plus que cette atmosphère

De craintes de douleur de violence dans ce foyer
Jadis bâti sur d’autre valeur.

Ne sachant que dire
Que faire pour échapper à cette terreur,

Afin de retrouver la douceur de ses bras,
Le calme, le répit, quand il est présent en ces lieux !

Pourquoi toute cette terreur
Cet alcool englouti

Pour oublier des soucis
Ou des contrariétés, que je ne connais pas.

Que me reproches-tu ?
Que s’est-il passé ?

Parle-moi, dis-moi !
Exhorte-moi de cet abîme que tu as fait surgir.

Je n’arrive plus à comprendre
Les coups et les douleurs que je reçois.

Mon désir n’est plus de vivre
Mais de m’abandonner à la mort

Pour ne plus revivre ces scènes,
Qui me dévorent petit à petit de l’intérieur !

Pourquoi avoir damné nos âmes à quel prix dis-moi !
Pourquoi ne pas mettre un terme à toutes ces douleurs

Au lieu de nous trucider, nous faire sursauter de peur
Que tu t’en prennes à nous !




L.Deléglise
Envol de l’ange
Je cueillerai les larmes
Sur la fleur de tes cils
Et j’irai porter tes pleurs
Au sourire de la lune
Dans le souffle de son haleine brune
J’enfermerai les stigmates de l’indicible
J’enfouirai les blessures de l’amour caillé
Je ferai monter l’écho des plaies qui murmurent
Je ferai germer la revanche des angoisses muettes
Dans le souffle de son haleine brune
Dans le clair laiteux de la lune
Je briserai le miroir de la honte
Pour libérer le reflet de ton âme profonde
Je tuerai les mains qui blessent
Je ferai brûler les mots-entraves
Dans le clair laiteux de la lune
Dans le soir de blanche brume
Ma main saisira ton cœur
Nous irons conjurer les obscurs sortilèges
Nous délierons les liens des anathèmes
Mon cœur saisira ta main
Dans le soir de blanche brume
Je cueillerai les larmes
Sur la fleur de tes cils
Et j’irai porter tes pleurs
Au sourire de la lune

Alors tout ira bien petit ange
Alors tout ira bien petit être
ROSARIO CASTELLANOS
Poeta, novelista, diplomática
(Ciudad de México, 1925 - Tel Aviv, 1974)


Meditación en el umbral

" No, no es la solución
tirarse bajo un tren como la Ana de Tolstoy
ni apurar el arsénico de Madame Bovary
ni aguardar en los páramos de Ávila la visita
del ángel con venablo
antes de liarse el manto a la cabeza
y comenzar a actuar.

Ni concluir las leyes geométricas, contando
las vigas de la celda de castigo
como lo hizo Sor Juana. No es la solución
escribir, mientras llegan las visitas,
en la sala de estar de la familia Austen
ni encerrarse en el ático
de alguna residencia de la Nueva Inglaterra
y soñar, con la Biblia de los Dickinson,
debajo de una almohada de soltera.

Debe haber otro modo que no se llame Safo
ni Mesalina ni María Egipciaca
ni Magdalena ni Clemencia Isaura.

Otro modo de ser humano y libre.

Otro modo de ser. "